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Je suis putain

« Hommes, hommes, hommes !
Vous qui me traquez dans les rues...
Je suis une et multiple à la mesure de vos désirs, parée de rêve, offerte et interdite.
Celle que vous vous payez, c’est mon Double... car mon Identité secrète est enfouie si profond que vous ne la trouverez pas...
Je suis cachée sous des milliers de peaux que vous ne trouerez pas, 
jusqu’à la dernière, celle qui est invisible et n’appartient qu’à moi. Toutes sont chères, et précieuses, douloureuses, douces, glorieuses. Je n’en enlève aucune sans l’avoir remplacée, je mue, je suis serpent et femme, jamais usée, jamais blessée.
JE suis PUTAIN »
Grisélidis Réal

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Je suis Putain, compagnie Eux, spectacle, théâtre, solo
le spectacle

Seule-en-scène d’après les écrits de Grisélidis Réal
mise en scène et adaptation : Julien Foichat
Avec Serena Nikly
Création sonore : Benoît Bories
Lumière : Serena Andreasi
Durée : 60 mn

Elle se vend au coin des rues et se raconte, partageant avec nous  ses rêves, ses doutes, ses contradictions, toute la misère et la gloire d’un quotidien qu’elle a « choisi », ou plus précisément qu’elle a fini par accepter.

Les textes de Grisélidis sont issus de La Passe Imaginaire, Le Noir est une Couleur et Carnet de bal d’une courtisane.

Le spectacle

JULIEN FOICHAT EN PARLE

     J’ai été confronté au monde de la prostitution après un déménagement, étant dans un quartier à proximité de la gare. Je me suis retrouvé observateur du ballet incessant des belles de jour du quartier Belfort, de leurs clients, et celui plus discret des Nigérianes qui la nuit s’offrent aux conducteurs des boulevards desservant la gare .
Je ne m’étais jamais posé la question de la prostitution. Mon imagerie sur le sujet, emprunté à la littérature ou au cinéma était un canevas de fantasmes et de clichés. Ma première démarche fut de me renseigner sur le sujet.

Un nom apparut comme une évidence : Grisélidis Réal.
Cette prostituée écrivaine militante genevoise morte en 2005, marraine de l’association éponyme qui s’occupe des prostituées de Toulouse, s’est dévoilée à travers ses romans et sa correspondance entretenue avec l’écrivain Jean-Luc Hennig. Elle y raconte son expérience de la prison, sa prostitution de rue, sa militance pour les droits des « putes » ainsi que sa maladie qui finira par l’emporter.
La force des textes de Grisélidis est de nous raconter son quotidien tel qu’il est sans faux-semblant. Elle ne vend jamais du rêve.
« Non, Mesdames, ça c’est pour l’illusion...c’est du roman de salon parisien ,Messieurs !
Ici, l’on crève, l’on ahane à la tâche, on crache, on étouffe, on rugit, on se durcit de tous ses nerfs, on s’arc-boute, on se nie et se sublime a la fois dans une réalité sans complaisance !
Ici, ce n’est pas Roméo et Juliette au bordel... »

Elle assume cette vie qui est devenue la sienne. Elle en porte toutes les violences et les contradictions le front haut. Cet axe dramatique m’a poussé à l’écriture de ce spectacle : offrir au public cette vision qui dépasse l’image de la prostituée victime, celle d’une femme revendiquant sa féminité et sa sexualité sans jamais taire la complexité et la douleur de cette vie de paria.
En parallèle, j’ai voulu monter un autre spectacle avec un homme cette fois. J’ai donc abordé cette question au travers de deux textes : « les garçons de passes » de Jean-Luc Hennig, recueil de témoignages de prostitués masculines et travestis, que j’ai enrichi d’extraits de « travesti » de David Dumortier, créant ainsi le personnage de « Solange » travesti qui se raconte entre deux rendez-vous .
Ces spectacles n’ont pas vocation à trancher le débat sur la prostitution entre les abolitionnistes et les légalistes mais bien de donner la matière pour l’ appréhender et de s’emparer d’un objet sociologique empreint de fantasmes et de stéréotypes.


Julien Foichat, metteur en scène

Note d'intention
Galerie

Création sonore : Benoit Bories , Voix : Serena Nikly

La création sonore de Benoit Bories fait partie intégrante de la scénographie.
Le son spatialisé sur six enceintes amène la rumeur de la rue et son ballet incessant de voitures à l’intérieur de la salle et la création musicale vient souligner, contredire ou dévoiler le texte de Grisélidis Réal. D’autres voix de prostituées -dont les textes sont issus
du documentaire Atlas- apportent un contrepoint aux propos du personnage.

Benoit est documentariste et créateur sonore. Il a produit des documentaires et des créations sonores pour France Culture, Arte radio, la RTBF, la RTS, la Deutschland Radio Kultur et ABC. Depuis trois ans, il élabore également des créations sonores pour le spectacle vivant, des installations et des performances live.
Il a été, au cours de ses expériences, amené à établir un formalisme d’écriture sonore qui lui est propre, empruntant au documentaire social, à la composition acousmatique et à l’écologie sonore. Son apprentissage et sa pratique de l’écriture sonore sont basés une formation approfondie en physique quantique, un goût pour l’expérimentation musicale et une envie de se confronter à des questions sociales sur le terrain de ces problématiques.
Benoit Bories a remporté plusieurs prix et nominations à l’international pour son travail sonore.

extrait sonore

Extrait sonore

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